La grange de paintball.
Howard : C’est pas passé loin.
Raj : Dieu, j’adore l’odeur de la peinture au petit matin.
Howard : Oui, toujours aussi drôle, Raj.
Leonard : Il n’y a aucun moyen d’accéder à la crête. Le département de Chimie nous a isolés.
Howard : Mais qu’en est-il du ruisseau ?
Sheldon : Le département Pharmacie le contrôle. Ils sont tous bourrés de stéroïdes expérimentaux.
Raj : Eh bien, alors, on est condamnés.
Sheldon : Je pense qu’il est temps de reconnaître que nous payons le prix de l’absence de certains à mes réunions de stratégie de paintball.
Howard : Je te l’ai dit, ma mère faisait de la télangiectasie. Je devais l’amener à la clinique laser.
Sheldon : Et comme, je te l’ai dit, je veux voir un mot du médecin.
Raj : Nous avons besoin d’un plan. L’opération Masse des Dieux ?
Leonard : Je ne sais pas. C’est laquelle ?
Raj : On se cache derrière les poubelles et on attaque les gens qui vont faire pipi.
Howard : Non, les poubelles sont au milieu du territoire du département d’astronomie.
Leonard : Non, c’est pas un problème. On voit Vénus le jour, ils doivent tous avoir le nez en l’air.
Sheldon : Très bien, il nous faut une retraite tactique. Vous vous souvenez dans Stargate, quand ils sont sur une planète dont la culture s’inspire librement D’Athènes et de Sparte ? Peu importe. Leonard, Raj et moi, on va s’enfuir par la porte. Howard, nous couvrira.
Howard : Pourquoi je m’enfuis pas et vous me couvrez ?
Sheldon : Tu as préféré les veines de ta mère à la victoire. A trois. 1, 2, 3, on y va.
Howard : Je devais y aller. C’est bientôt la saison des maillots de bain ! Ne tirez pas, je me rends ! Ils sont partis par là !
Leslie : Howard, je suis dans ton «équipe.
Howard : Oh, Leslie, Dieu merci.
Leslie : Où est le reste de ton équipe ?
Howard : Ah, ils m’ont laissé mourir ici. Et la tienne ?
Leslie : Mort, chacun d’entre eux.
Howard : Désolé.
Leslie : Faut pas. C’était des tirs amis. Ils voulaient pas m’écouter.
Howard : Eh bien, nous sommes entourés, il n’y a rien d’autre à faire que d’attendre notre capture ou notre mort.
Leslie : Hum, c’est le pire, l’attente.
Howard : En sachant qu’une balle de peinture nous attend quelque part.
Leslie : Ouais, la grosse balle humide de la mort. On se sent plus vivant, non ?
Howard : Un peu, oui.
Leslie : Il faut vivre l’instant présent.
Howard : Je suis d’accord. Comment on fait ça ? (Leslie l’embrasse).
Leonard (voix) : Howard, pourquoi tu nous couvres pas ? On se fait massacrer, ici !
Howard : La guerre, c’est l’enfer.
Générique.
La cafétéria de l’université.
Raj : Vous avez vu la note sur le nouveau budget, ce matin ?
Leonard : Oui, encore des réductions.
Sheldon : Inacceptable. Je ne comprends pas pourquoi ils ne licencient pas l’un de vous pour accorder plus d’argent à mes recherches.
Leonard : Tu sais ce que je ne comprends pas, Sheldon ?
Sheldon : Vu ton dossier universitaire, un bon nombre de choses, j’imagine.
Leslie : Hé, les gars.
Leonard : Hé Leslie.
Howard : Salut.
Leslie : Howard, j’ai réussi à t’avoir le prototyper rapide.
Howard : C’est très bien, Leslie. Merci.
Leslie : Tu me grattes le dos, je te rends la pareille. Rawr.
Raj : C’était quoi ça ?
Howard : Oh, euh, c’est pas grand-chose. Ils ont confié à Leslie la gestion d’une bourse.
Leonard : Oui, d’accord, et le grattage de dos avec le miaou ?
Sheldon : Je crois que cette métaphore décrit habituellement une situation de contrepartie où une partie fournit des biens ou des services pour compenser une action équivalente.
Leonard : Je te remercie.
Sheldon : Le « miaou » ressemblait pour moi à une civette africaine.
Leonard : T’as fini ?
Sheldon : Non. Malgré ce que son nom indique, la civette n’est pas un vrai chat. Maintenant, j’ai fini.
Raj : Vous savez ce que je pense ? Je pense qu’Howard ne faisait pas de métaphore, mais qu’ils se sont vraiment gratté le dos.
Leonard : Qu’en est-il, Howard ?
Howard : D’accord, je voulais rien dire à cause de ton passé avec Leslie.
Leonard : Je ne m’inquiète pas à ce sujet.
Howard : Super, je mourrais d’envie de le dire.
Leonard : Toi et Leslie ?
Howard : Au paintball. Deux fois !
Sheldon : C’est pour ça que tu ne nous couvrais pas et qu’on nous a abattus comme des bêtes ?
Howard : Oh, ouais, désolé.
Sheldon : Ca par exemple ! Ne pas accomplir son devoir face à l’ennemi est passible de cour martiale.
Howard : Peu importe la cour martiale, Leslie Winkle est la 5e fille avec qui j’ai couché. Enfin, gratuitement.
Raj : En plus, t’as eu un prototyper rapide. C’est très cher, ce truc.
Leonard : Alors que notre budget a été réduit au minimum.
Howard : D’accord, d’un côté, j’ai du nouveau matériel et pas toi. Ce n’est pas juste. Mais, d’un autre côté, j’ai des rapports sexuels et pas toi. Et ça c’est un vrai plaisir.
L’appartement de Leonard et Sheldon.
Penny : Ca s »est bloqué. Je ne sais pas ce qui s’est passé.
Leonard : Calme-toi. On va trouver.
Penny : Que je me calme ? Je vais perdre tout mon panier. C’est trois heures de sélection de chaussures qui s’évaporent.
Sheldon : Bonjour, Penny.
Penny : Bonjour, Sheldon.
Sheldon: Tu es à ma place
Penny : T’as l’intention de t’asseoir ?
Sheldon : Non, je vais au magasin de BD.
Penny : Alors quelle différence ça fait ?
Sheldon : Quelle différence ça fait ?
Leonard : Nous y voilà.
Sheldon : C’est ma place. Dans un monde en perpétuel changement, c’est le point fixe. Sima vie s’exprimait par une fonction dans un système cartésien à quatre dimensions, cette place, au moment où je m’assiérais dessus, serait zéro, zéro, zéro, zéro.
Penny : Quoi ?
Leonard : Ne t’assieds pas à sa place.
Penny : Bien. (Elle bouge) Content ?
Sheldon : Je ne suis pas mécontent.
Penny : Je l’adore, mais il est vraiment frappadingue.
Leonard : Bon, ça devrait le faire.
Penny : Oh, merci. Tu es mon sauveur.
Leonard : Ca fait beaucoup de chaussures commandées.
Penny : Ouais, mais le plus triste, c’est que ça en fait pas tant que ça. Oh, c’est un fusil de paintball ?
Leonard : Oui. Tu devrais venir avec nous, un jour.
Penny : Oh, non, merci. Je suis du Nebraska. Un fusil, ça sert pour manger ou éloigner quelqu’un de son petit ami. (Elle tire sur la place de Sheldon).
La chambre de Howard.
Leslie : Ton cœur bat super vite. Je t’ai vraiment fait de l’effet.
Howard : Et bien, c’est en partie toi, et en partie mon arythmie idiopathique.
Leslie : Sexy.
Howard : Puis-je en déduire que toi aussi, tu as trouvé l’expérience …
Leslie : Satisfaisante ?
Howard : C’est pas vraiment le mot que je cherchais, mais ça m’ira aussi.
Leslie : Hé, il te plaît ton prototyper ?
Howard : Il est super. Tous les autres ingénieurs sont jaloux à mort.
Leslie : C’est agréable quand notre bonheur fait le malheur des autres, hein ?
Howard : Tu sais, la plupart des gens ne le comprennent pas.
Mère d’Howard (voix) : Howard, je suis à la maison !
Howard: Oh, super.
Mère d’Howard (voix) : Le club de lecture a été annulé. Le truc sur le cou de Phyllis s’est encore ouvert.
Howard : Je suis occupé, Mam !
Mère d’Howard (voix) : Trop occupé pour aider ta mère avec sa fermeture éclair ?
Howard : N’entre pas maman.
Mère d’Howard (voix) : Pourquoi pas ?
Leslie : Il a de la compagnie.
Howard : Et revoilà l’arythmie.
Mère d’Howard (voix) : Elle est juive ?
Howard : Tu es juive ?
Leslie : Non.
Howard : Oui !
Mère d’Howard (voix) : D’accord, alors amusez-vous, les enfants ! Protégez-vous !
L’appartement de Leonard et Sheldon.
Penny : Tu crois qu’il va le remarquer ?
Leonard : C’est probable.
Penny : Oh, qu’est-ce qu’on va faire ?
Leonard : On ? Non, non, non, t’as eu la possibilité que ce soit « on » pendant un an et demi. Là, tu es « toi », et tu es très mal.
Penny : Pourquoi faut lui dire que c’est moi ?
Leonard : On va pas lui dire que c’est moi.
Penny : D’accord, d’accord, voilà ce que je te propose. On lui dit que quelqu’un est entré par effraction.
Leonard : Pour tirer sur le canapé ?
Penny : Je suis désolée, j’y croirais. C’est tous des drogués.
Leonard : Ou lui dire qu’il voulait pas que le canapé s »approche de son copain.
Penny : D’accord, très bien. Et si on le retournait ? C’est bon, non ?
Leonard : Mmm, marque de fesses. On ne discerne pas de marque de fesses.
Penny : Oh, allez. Voilà, marque de fesses.
Leonard : C’est trop petit et trop parfait.
Penny : Je te remercie.
Leonard : Je t’en prie.
Penny : Fais comme si de rien n’était.
Leonard : Sheldon ! C’était comment le magasin de BD ?
Sheldon : Bien. Le nouveau numéro de Flash est sorti.
Leonard : Super, super. Tu y es allé à pied ? Il fait frisquet.
Sheldon : Koothrappali est venu me chercher.
Leonard : Mais c’est formidable ! C’est un si bon ami. Tu sais ce que les amis ont de génial ?
Sheldon : Ils ne parlent pas incessamment sans aucune raison.
Leonard : Non, non, les amis pardonnent les petites choses.
Penny : Tu sais, je dois rentrer chez moi et me laver les cheveux.
Leonard : N’y pense même pas, mademoiselle.
Sheldon : Bonjour, monsieur l’homme le plus rapide au monde. Vous voulez me voir lire votre comic en entier ? Vous voulez me revoir ? Quelque chose ne vas pas.
Leonard : Comment ça ?
Sheldon : Je ne suis pas sûr. Ca n’est pas normal.
Leonard : Je ne sais pas de quoi tu parles. Oh, ça. C’est la faute de Penny.
La même scène. Tout le monde mange, Sheldon essaie de trouver sa place.
Leonard : Pourquoi tu ne manges pas sur ta chaise de bureau ?
Sheldon : Pourquoi je ne mange pas sur ma chaise de bureau ?
Penny : C’est parti.
Sheldon : C’est ma chaise de bureau. C’est là que je travaille. Je ne mange pas sur ma chaise et je ne travaille pas sur le canapé. Je travaille sur ma chaise et je mange sur le canapé.
Leonard : Frappadingue.
Howard : Il y a une solution évidente. Lève-toi. Le problème est résolu. On s’en fiche de ta place. T’es pas fou, toi.
Sheldon : Excusez-moi, mais le problème n’est pas résolu. Si ta tête avait été accidentellement amputée et qu’on te greffait une tête d’âne à la place, le problème serait-il résolu ?
Leonard : Si c’était ta tête, oui.
Penny : Sheldon, je suis vraiment désolée, mais c’est juste pour une semaine. Tu ne peux pas être plus souple ? Désolée, j’ai pas bien réfléchi.
Sheldon : Tu prétends que ça durera une semaine, mais je ne me fie pas à ton teinturier.
Penny : Pourquoi ?
Sheldon : Tu n’as pas vu sa pancarte ? Il n’est pas teinturier à plein temps. Il fait aussi des clés.
Leonard : Oh, pour l’amour de Dieu, Sheldon.
Sheldon : C’est important, la concentration. Michael DeBakey organisait-il des mariages entre deux greffes cardiaques ? Alexander Fleming était-il aussi coiffeur ? « Merci d’avoir découvert la pénicilline. Je peux avoir plus de gonflant ? »
Howard : Oh, on dirait que je vais f aire l’amour ce soir. Hé, bébé…
Penny : C’est sa main droite qui l’appelle ?
Leonard : Non, c’est Leslie Winkle. C’est une longue histoire.
Howard : Je viens te chercher dans dix minutes. Messieurs, adieu.
Leonard : Je pensais qu’on allait jouer à Halo, ce soir.
Howard : Que suis-je censé faire, Leonard ? Il y a une femme là-bas qui meurt d’envie de coucher avec moi. Tu comprends toi ?
Penny : Non, pas du tout.
Howard : Néanmoins, je dois vous quitter. Je vous ai raconté ? Leslie m’a pistonné pour le voyage à Genève pour voir le Supercollisionneur du CERN.
Leonard : C’est pas juste. Tu n’es même pas un physicien.
Howard : D’accord, il y a deux façons de voir les choses…
Leonard : Sort.
Howard : Bye.
La chambre de Howard.
Leslie : Tu t’améliores.
Howard : Je te remercie. Ca m’aide de pouvoir m’entraîner sur une vraie femme.
Leslie : Hé, écoute. Samedi, ma sœur se marie. Je veux que tu m’y accompagnes. Tenue de soirée exigée.
Howard : Oui, eh bien, je préfère pas.
Leslie : Pourquoi ?
Howard : Quand je vais à un mariage, c’est pour arnaquer les demoiselles d’honneur dodues. Qu’est-ce que je ferais accompagner ?
Leslie : Oh, très bien. Je comprends.
Howard : Merci.
Leslie : Hé, je suis vraiment désolée pour le voyage à Genève.
Howard : Pourquoi ?
Leslie : T’es pas au courant ? J’ai dû réduire le nombre de personnes, il n’y a plus de place pour toi.
Howard : C’est arrivé quand ?
Leslie : Il y a 12secondes.
Howard : Attends un peu. Tu veux dire que si je vais pas au mariage, je ne peux pas aller à Genève ?
Leslie : En fait, j’essaie de ne pas le dire.
Howard : D’accord, désolé, mais ça me gêne un peu.
Leslie : Comment ça ?
Howard : C’est comme si tu me manipulais avec du nouveau matériel et des voyages.
Leslie : Eh bien, si je te manipulais pas avec du matériel et des voyages, c’est moi qui serais gênée.
Howard : Pourquoi ?
Leslie : Parce qu’on serait un vrai couple, avec des sentiments et tout le bordel.
Howard : Donc, au fond, je suis qu’un sexe toy corrompu.
Leslie : Non, pas du tout. T’es aussi décoratif. Alors ? Qu’en penses-tu ?
Howard : Maman, il faut que tu me loues un smoking !
Mère d’Howard (voix) : Tout de suite ? Quel genre de cochonneries vous fabriquez là-haut ?
L’appartement de Leonard et Sheldon.
Leonard : Pourquoi tu t’accroupis là ?
Sheldon : C’est ma place. Où veux-tu que je m’accroupisse ?
Leonard : Je ne sais pas. Au Texas ?
Penny (arrivant avec le coussin) : Voilà, tout droit sorti du pressing, comme neuf !
Leonard : Vraiment ? Super. Sheldon, regarde, comme neuf.
Sheldon : Grâce à ce serrurier ? J’en doute.
Penny : Allez, Sheldon. Essaie, au moins.
Sheldon : Très bien.
Penny : Voilà, ce sera bien confortable. Zéro, zéro, zéro.
Sheldon : Il y a un autre zéro. Tu as oublié le paramètre temporel.
Penny : Assieds-toi, bon sang.
Sheldon : Non.
Penny : Comment ça « non » ? C’est quoi le problème ?
Leonard : Rien, c’est lui le problème.
Penny : Il est comme avant…
Leonard : Penny, Penny, je crois savoir quoi faire. Sheldon, j’ai une mauvaise nouvelle.
Sheldon : Encore une ?
Leonard : Je crains que oui. Tu sais le poulet aux noix de cajou du lundi soir ?
Sheldon : Oui, celui du Palais du Sichuan.
Leonard : Le Palais du Sichuan a fermé il y a deux ans.
Sheldon : Quoi ? D’où vient mon poulet aux noix de cajou ?
Leonard : Du Dragon Doré.
Sheldon : Non, ce n’est pas normal. Ce sont toujours les emballages du Palais du Sichuan.
Leonard : Eh bien, avant la fermeture, j’ai acheté 4000 emballages. Je les gardes dans le coffre de ma voiture.
Sheldon : Mais. Oh, ça change tout.
Leonard : C’était pour faire diversion du coussin.
Sheldon : Qu’est-ce qui est réel ? Comment le savoir ?
Penny : Tu l’as inventé, hein ?
Leonard : Oh, mon Dieu, j’aurais tant aimé.
Sheldon : Leonard ?
Leonard : Oui, mon pote.
Sheldon : Je n’aime toujours pas ce coussin.
La grange de paintball.
Leonard : Bon, tout d’abord, Penny, merci d’être venue.
Penny : Merci pour les chaussures.
Leonard : Penny est une tireuse hors pair. On a une chance de gagner, cette fois.
Howard : C’est quoi le plan ?
Leonard : Très bien. On sort tous en courant. Sheldon et moi, on coupe à gauche, derrière ces arbres. Raj, Howard et Leslie, restez à droite, derrière les rochers. On aura une super vu pour voir Penny dégommer tout le monde.
Sheldon : Une chose avant de commencer.
Leonard : Quoi, Sheldon ? (Sheldon tire sur Penny).
Penny : Ca va pas ?
Sheldon : C’était pour mon coussin.
Leonard : Sheldon, Penny était notre seul espoir.
Sheldon : Désolé, Leonard. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid.
Penny : Mon cul. (Penny tire sur Sheldon).
Sheldon : Elle ne peut pas, elle est morte.
Leonard : Il a raison. Tu ne peux pas. (Leonard tire sur Sheldon).
Sheldon : Et bien, si nous nous abaissons à l’anarchie… (Sheldon tire sur Leonard).
Howard : D’accord, à plus.
Leonard: Où allez-vous?
Leslie : On va se rendre et on file au resto.
Fin de l’épisode.