(Sheldon, Howard, Raj et Leonard s'apprêtent à manger. Leonard distribue les repas.)
LEONARD : (à Howard). Ca c'est pour toi. Y'a pas de cacahuètes.
HOWARD : Y'a de l'huile d'arachide dedans ?
LEONARD : Je n'en suis pas sûr... Que tout le monde garde un oeil sur Howard au cas où il se mette à gonfler.
SHELDON : (à Howard). Comme y'a pas d'abeilles en cette saison, prend mon médoc anti-allergies.
RAJ : Y'a pas de baguettes ?
SHELDON : Pas besoin de baguettes, c'est thaïlandais.
LEONARD : C'est reparti.
SHELDON : En Thaïlande il n'y a des fourchettes que depuis la seconde moitié du XIXème siècle, ce qui est intéressant c'est qu'ils ne mettent pas la fourchette dans la bouche. Ils l'utilisent pour poser la nourriture dans une cuillère qu'ils mettent ensuite dans leur bouche.
LEONARD : (à Raj). Demande-lui une serviette, t'auras une autre explication. (Raj fait non de la tête. Puis on entend frapper.) J'y vais.
HOWARD : (paniqué). J'ai gonflé ? Je me sens boursouflé !
(Leonard ouvre, et trouve Penny sur le pas de la porte.)
PENNY : Bonjour.
LEONARD : Oh salut Penny !
PENNY : Je vous dérange pas ?
LEONARD : Non !
SHELDON : (en arrrière.) T'as pas gonflé Howard.
HOWARD : Mais t'as vu mes doigts ? On-on dirait des saucisses de Francfort !
PENNY : Vous avez de la compagnie.
LEONARD : Oh ne vous inquiétez pas. (Il ferme la porte.) Euh vous arrivez du boulot ? Comment ça s'est passé ?
PENNY : Ben vous savez c'est toujours pareil, les gens commandent des cheesecakes et j'apporte leur commande.
LEONARD : En gros, c'est comme si c'était un... un système de livraison de glucides à la chaîne ?
PENNY : Oui, appelez ça comme vous voulez, mais avec un salaire minimum. Euh, dites j'aimerai savoir si vous pouviez me rendre un petit service, pas-
LEONARD : Oui !
PENNY : Oh ! Ok, parce qu'on va me livrer quelques meubles demain, c'est pas sûr que je sois là, alors- oh ! (Howard, Raj et Sheldon sortent à leur tour). Oh bonjour ! (Howard dit quelque chose en russe). Euh, pardon ?
HOWARD : On ne vous a jamais dit à quel point vous étiez belle, en russe ?
PENNY : (flattée). Non jamais.
HOWARD : Il va falloir vous y habituer.
PENNY : Ca risque d'être difficile. (A Sheldon). Salut Sheldon !
SHELDON : Salut.
PENNY : (à Raj). Salut Raj ! (Raj ne répond rien). Il refuse encore de me parler ?
SHELDON : Ne le prenez pas mal, chez lui c'est pathologique, il ne parle pas aux femmes.
HOWARD : Il ne parle pas aux très jolies femmes, ni à des déesses parfumées au cheesecake comme vous.
LEONARD : (essaie de mettre fin à cette situation embarassante). Donc, vous disiez qu'on allait vous livrer des meubles ?
PENNY : Oui, s'ils arrivent quand je suis absente demain, est-ce que vous pourriez signer la facture et les faire déposer dans mon appartement ?
LEONARD : Aucun problème !
PENNY : Génial ! Voilà mon autre clé, merci.
(Elle lui donne la clé puis s'apprête à rentrer dans son appart).
LEONARD : Penny attendez !
PENNY : Oui ?
LEONARD : Euh, si vous ne faites rien de particulier.. vous voulez venir chez nous ? On mange thaïlandais et on visionne tout les Superman.
PENNY : Ah bon ? Je comprend pas, y'en a combien de Superman ?
SHELDON : Vous vous fichez de nous ?
PENNY : Moi j'adore celui où Lois Lane tombe d'un hélicoptère et Superman se précipite pour la rattraper, lequel c'était ?
SHELDON & LEONARD & HOWARD : Le premier !
SHELDON : Vous savez que sur le plan scientifique, cette scène est tout à fait inexacte ?
PENNY : Oui je sais, les hommes ne volent pas.
SHELDON : Non, admettons qu'ils volent. Lois Lane tombe et accélère à une vitesse initiale de 30 mètres par secondes, vous me suivez ? Superman plonge pour la rattraper avec ses deux bras tendus vers elle. Maintenant Lois tombe à une vitesse approximative de 170 kilomètres à l'heure et atterrit sur lui, elle devrait être découpée en trois morceaux égaux.
LEONARD : A moins que Superman vole à la même vitesse qu'elle et ralentisse !
SHELDON : Dans quel espace mon vieux, dans quel espace ?! Elle est à un mètre du sol ! Et franchement s'il l'aimait vraiment, il aurait dû la laisser tomber, elle serait morte sur le coup au moins !
LEONARD : Oh mais ça va pas ?! Toute ton argumentation est basée sur le seul fait, que le pouvoir de Superman est un tour de force !
SHELDON : Tu te rends compte de ce que tu dis ?! C'est un fait avéré que le vol de Superman est un tour de force ! Il a aussi la capacité de bondir d'un immeuble à l'autre, et il possède cette aptitude grâce à son exposition au Soleil !
HOWARD : Mais y'a un petit problème, comment il vole la nuit ?
SHELDON : Mais grâce à la fois aux rayons de la Lune et du Soleil, et à l'énergie emmagasinée dans les cellules kryptoniennes de sa peau.
(Penny se sent de trop).
PENNY : Je vais faire la vaisselle moi.
(Elle rentre dans son appart', tandis que la discussion continue sur le palier.)
LEONARD : J'ai 2600 bandes-dessinées, je te met au défi de trouver une seule référence, aux "cellules kryptoniennes de la peau".
SHELDON : Bon, tu me crois pas ? Eh bien, on va voir. (Il essaie d'ouvrir la porte). Ah ben, j'arrive pas à ouvrir.
RAJ : Dites donc, la belle nana, elle est partie.
THE BIG BANG THEORY
(Leonard, dans le hall de l'immeuble, reçoit le meuble de Penny, en compagnie de Sheldon.)
LEONARD : (signe le reçu). Voilà. Son appartement est au quatrième, mais l'ascenseur est en panne, alors si ça vous gêne pas trop, ce serait bien si vous-(le livreur est déjà parti)- ah ok, merci. On a qu'à le monter nous-mêmes.
SHELDON : Alors là, tu rêves mon vieux.
LEONARD : Pourquoi ?
SHELDON : Parce qu'on n'a pas de chariots, et qu'on n'a pas de courroies, et n'oublie pas qu'on n'a pas de force dans les bras.
LEONARD : On n'a pas besoin de force, on est des physiciens ! Nous sommes les descendants intellectuels d'Archimède, donne-moi un point d'appuie et un levier, je soulève la planète c'est simple ! (Il prend un bout du meuble et le laisse glisser sur son épaule). Je vais pas y arriver là, il descend trop vite !
(Sheldon rattrape le meuble avant qu'il n'écrase Leonard).
SHELDON : Archimède serait tellement fier de toi.
(Ils regardent le meuble sans savoir quoi en faire.)
LEONARD : T'aurais pas une idée ?
SHELDON : Si, mais il nous faudrait une lanterne verte et un anneau magique.
(Quelques instants plus tard, les deux colocs posent délicatement le meuble sur les escaliers.)
LEONARD : Attention... Doucement.. (Ils lâchent le meuble). Voilà.
SHELDON : Ah oui, je vois.
LEONARD : Maintenant on a un plan incliné. La force requise pour le soulever est réduite par l'angle des escaliers d'environ 30 degrés donc ça fait la moitié.
SHELDON : Ca fait exactement la moitié.
LEONARD : (agacé). "Exactement la moitié". Bon, allez, on pousse ? (Ils saisissent le bas du meuble et poussent). Allez ! C'est un jeu d'enfant ! C'est une question de mathématiques !
SHELDON : (en regardant le coin des escaliers.) C'est quoi ta formule pour le coin ?
LEONARD : Quoi ? (Il regarde). Oh ! (En montant à l'autre bout du meuble). C'est bon pas de problème. Tu pousses et moi je le tourne.
(Sheldon monte pour voir et laisse ainsi le meuble glisser en bas des escaliers.)
SHELDON : Oh, sacrée loi de la gravité tu nous perdras. (Quelques minutes plus tard, ils font gravir au meuble les étages, péniblement). J'espère que tu réalises que nos efforts n'augmenteront en aucune manière tes chances d'avoir le moindre rapport sexuel avec cette fille.
LEONARD : (il s'arrête). Les hommes peuvent aider les femmes sans rien attendre d'elles.
SHELDON : Oui ça c'est les mecs qui viennent de coucher avec elles.
(Ils reprennent leur ascension).
LEONARD : Si je fais tout ça, c'est pour être un bon voisin. Et ça ne peut pas diminuer mes chances de toutes façons.
(Quelques minutes plus tard, ils gravissent quelques autres marches.)
SHELDON : Pousse plus fort !
LEONARD : On y est presque ! On y est presque ! On est au premier !
(Arrivé sur le palier du premier, Leonard lâche le meuble, le laissant tomber sur Sheldon. Ils arrivent finalement dans l'appartement de Penny, et s'apprêtent à poser le meuble sur le sol.)
SHELDON : Fais gaffe à tes doigts ! Fais gaffe !
LEONARD : Oui !
(Ils lâchent, sur les doigts de Sheldon.)
SHELDON : (en tenant ses doigts). Oh bon sang mes doigts !
LEONARD : Ca va ?
SHELDON : Non ! Je souffre. (Il se retourne et voit l'appartement de Penny, très désordonné). Oh c'est pas vrai, qu'est-ce que c'est que ce foutoir ?!
LEONARD : Elle est un peu désordonnée Penny.
SHELDON : Un peu ?! Est-ce que tu plaisantes ?! Le type qui a inventé les nombres complexes avait fichu la pagaille, mais ici c'est le chaos ! Non mais regarde-moi ça ! (Il prend un plateau sur le sofa). Tu peux m'expliquer en quoi il est logique de laisser ses couteaux et ses fourchettes sur un sofa ? J'en déduis qu'il sagit d'un sofa parce que, d'après mes observations elle doit préparer un vide-grenier ! (Il pose le plateau sur le sofa).
LEONARD : Il ne t'ai jamais venu à l'esprit que tout le monde n'a pas la névrose de classer, d'organiser et d'étiqueter toutes les choses qui leur appartiennent ?
SHELDON : Ben non !
LEONARD : C'est le cas pourtant. Même si tu as du mal à le croire, sache que la plupart des gens ne classent pas leurs céréales en fonction des fibres qu'elles contiennent.
SHELDON : Excuse-moi, mais avoue que ça t'a été utile plusieurs fois.
(Leonard s'apprête à sortir).
LEONARD : Viens, faut qu'on y aille.
SHELDON : Attend.
LEONARD : Qu'est-ce que tu fais ?
SHELDON : (en rangeant). Faut bien que je range un peu.
LEONARD : Tu rigoles, c'est pas notre appart' !
SHELDON : T'appelles ça un appart' toi ? Pour moi c'est un vortex indescriptible !
LEONARD : Mais enfin, quand le travesti vivait ici, tu t'en fichais de son appartement !
SHELDON : Mais le sien, il était impeccable ! C'était un vrai bijou ! Quand il ouvrait son armoire, il y avait à gauche et à droite, les robes de soirées, de cocktails et tout ses uniformes de police !
LEONARD : Tu faisais quoi dans son armoire ?
SHELDON : Je l'ai aidé à poser un câble pour sa webcam.
(Penny entre).
PENNY : Salut !
LEONARD : Ah ! Salut Penny ! Ca vient d'arriver, on vous l'a monté, c'est fait.
PENNY : Génial ! C'était pas trop dur dans les escaliers ?
(Sheldon fait une moue qui veut tout dire).
LEONARD : Non !
SHELDON : (à Leonard). Non ?!
LEONARD : (à Sheldon). Non !
SHELDON : (à Penny). Non !
LEONARD : Bon, ben, on s'en va !
PENNY : D'accord, super, et merci encore.
(Leonard part le premier, tandis que Penny jette ses affaires sur le sofa, au grand dam de Sheldon qui ne peut plus se retenir).
SHELDON : Penny ? (Leonard réapparaît). Euh, je voulais juste vous dire que vous n'êtes pas obligée de vivre de cette façon. (Penny le regarde sans comprendre). Je peux vous aider.
PENNY : (à Leonard). De quoi est-ce qu'il parle ?
LEONARD : C'est une blague.
PENNY : J'ai rien compris.
LEONARD : Ben il sait pas les raconter.
(Il tire Sheldon par le bras pour le forcer à sortir).
*******
(2h16 du matin. Leonard dort quand il entend la porte d'entrée s'ouvrir.)
LEONARD : Sheldon ? (Il se lève, prend un sabre laser pour s'éclairer et part dans le salon). Sheldon ? (Il constate que l'appartement est vide quand il voit la porte d'entrée ouverte. Il éteint son sabre laser et se rend dans l'appartement de Penny, où il trouve Sheldon en train de ranger). Sheldon ?!
SHELDON : (chuchote). Shhhhhhhhh ! Penny est en train de dormir !
LEONARD : (chuchote). T'es tombé sur la tête ?! Tu crois qu'on a le droit de ranger l'appart d'une fille en pleine nuit ?!
SHELDON : Je n'avais pas le choix ! Comment je pouvais dormir en sachant que de l'autre côté de ma chambre il y a notre salon, et que juste à côté de notre salon il y a le couloir, et qu'immédiatement après ce couloir il y a... ce foutoir ?
LEONARD : Tu te rends compte que si Penny se réveille, on ne pourra pas lui expliquer rationnellement pourquoi on est là ?!
SHELDON : Je viens de te fournir une explication rationnelle !
LEONARD : Non, non. Tu m'as donné une explication ! Quant à sa rationnalité, elle sera établie par un jury de tes pairs !
SHELDON : Ne sois pas ridicule. Je n'ai pas de pairs.
LEONARD : Ca suffit, faut qu'on dégage maintenant !
(Penny bouge et se met à ronfler.)
SHELDON : Vaudrait mieux que tu parles sur un registre plus grave.
LEONARD : Quoi ?
SHELDON : L'évolution a rendu les femmes très sensibles à des ondes très aigues pendant qu'elles dorment, pour qu'elles puissent entendre pleurer leurs bébés. Si tu ne veux pas la réveiller, parle sur un registre inférieur.
LEONARD : Oh, mais c'est tellement ridicule !
(Penny ronfle de plus belle.)
SHELDON : Non. (A voix haute et grave). Ca c'est ridicule.
LEONARD : (voix haute et grave). Bien. T'as peut-être pas tort mais maintenant, on se sauve.
SHELDON : Je ne pars pas avant d'avoir terminé.
LEONARD : Oh non !
SHELDON : (voyant Leonard la tête contre le mur). Si tu as le temps de réfléchir, tu as sûrement le temps de ranger.
LEONARD : Au point où on en est. (Il aide Sheldon à ranger).
(Le lendemain. Sheldon se lève, heureux, tandis que Leonard est accoudé à la table de la cuisine.)
SHELDON : (chantonne). Bonjour, ça va ?
LEONARD : Bonjour.
SHELDON : Je dois avouer que j'ai dormi comme un ange. Pas très longtemps, mais profondément et très bien.
LEONARD : Ca m'étonne pas. Le meilleur remède contre l'insomnie, c'est d'entrer dans l'appart' de sa voisine, et de le ranger.
SHELDON : C'est un sarcasme ?
LEONARD : Tu crois ?
SHELDON : Je reconnais que ma méthode n'était pas des plus orthodoxes mais, je crois que le résultat final est une amélioration notable de sa qualité de vie.
LEONARD : Ton argument m'a convaincu, cette nuit on réitère et on shampouine son tapis ?
SHELDON : Ce serait pas aller un peu trop loin ?
LEONARD : Oh arrête ! Mais enfin, est-ce qu'il faut que je brandisse un panneau avec "sarcasme" dessus, chaque fois que j'ouvre la bouche ?
SHELDON : Tu utilises ce genre de panneaux?
LEONARD : (bouche bée). Non je n'utilise pas ce genre de panneaux.
SHELDON : Tu veux des céréales ? Je me sens si bien aujourd'hui, je vais choisir celles qui contiennent le moins de fibres. (Prend un paquet de céréales). Bonjour mes petites céréales !
(De l'autre côté, dans l'appartement de Penny, la voix de la jeune femme retentit.)
PENNY : Espèce de salauds !
LEONARD : Penny est levée.
PENNY : Espèce de sales petits enfoirés !
LEONARD : Comment elle sait que c'est nous ?
SHELDON : J'ai dû laisser un plan de réorganisation pratique pour le placard de sa chambre.
PENNY : Leonard !
LEONARD : Oh ça je le sens très mal !
SHELDON : (repose le paquet de céréales). Aurevoir mes chéries ! Bonjour le son en flocons ! (Prend un autre paquet).
(Penny entre, furieuse.)
PENNY : Vous êtes venus dans mon appartement cette nuit pendant que je dormais ?!
LEONARD : Mais c'était juste pour ranger !
SHELDON : C'était plutôt pour tout réorganiser, on a rien lavé, vous n'êtes pas sale.
PENNY : Rendez-moi ma clé.
(Leonard lui redonne sa clé.)
LEONARD : Je suis vraiment désolé.
PENNY : Vous savez que c'est honteux ce que vous m'avez fait ?!
LEONARD : Oui, on en a discuté en détail cette nuit.
PENNY : Vous étiez dans mon appartement pendant que je dormais ?!
SHELDON : Et que vous ronfliez. Vous souffrez sans doute d'une infection des sinus. Ca peut être aussi un problème respiratoire, vous devriez consulter un othorhinolaryngologiste. (Penny reste bouche bée, tandis que Leonard baisse la tête, gêné). Le médecin de la gorge.
PENNY : (s'approche de Sheldon). Et quel est le médecin qui retire les chaussures des fessiers ?
SHELDON : Ca dépend de la profondeur, ce serait soit... un proctologue, ou alors un chirurgien. (Penny ne sait que répondre, tandis que Leonard brandit une feuille avec écrit "sarcasme" dessus, en direction de Sheldon, qui finit par comprendre). Oh.
(Penny va pour partir, encore plus énervée.)
LEONARD : Non non, attendez, je comprend parfaitement que vous soyez fâchée, mais j'espère que plus tard, quand vous vous sentirez moins, ben euh, comment dire, moins blessée, on pourra reparler de tout ça ensemble !
PENNY : Je ne veux plus jamais vous voir ! (Elle s'en va).
LEONARD : Ah oui c'est une autre solution ça, oui.
SHELDON : Euh, Penny ! Penny, attendez une seconde. (Elle revient). Je voudrais juste clarifier un point. Parce qu'on va sûrement en discuter après. Est-ce que vous protestez seulement contre notre présence pendant que vous dormiez, ou est-ce que vous protestez aussi contre ma proposition de modèle d'organisation de votre domicile ? (De nouveau bouche bée, Penny s'en va pour de bon). Tu vois, elle est incapable de répondre.
LEONARD : Tu sais ce que tu vas faire ? Tu vas frapper chez elle et tu vas lui présenter tes excuses ! (Sheldon rit). Mais pourquoi tu ris ?
SHELDON : Attend, c'était pas un sarcasme ?
LEONARD : Non ! (Il lui montre la porte du doigt).
SHELDON : (en se dirigeant vers la porte). Eh ben toi alors, t'es à côté de la plaque ce matin. (Il frappe chez Penny). J'ai une maîtrise et deux doctorats, et je m'abaisse à ce genre d'exercices.
(Penny ouvre, toujours aussi en colère).
PENNY : Quoi ?
SHELDON : Je suis vraiment navré de ce qu'il s'est passé cette nuit, et j'en assume la responsabilité pleine et entière. Et j'espère que vous n'aurez pas une mauvaise opinion de Leonard qui est non seulement un merveilleux garçon, mais, qui est aussi, d'après ce que je sais, un amant hors-pair. (Leonard, qui écoutait, se prend la tête dans les mains, de honte. Penny ferme la porte sans un mot. Sheldon rentre chez lui.) J'ai fais ce que j'ai pu.
*********
(Raj monte à l'appartement de Sheldon et Leonard avec un sac, et croise Penny dans les escaliers, qui descend à la buanderie).
PENNY : Salut Raj. (Tandis qu'elle passe devant Raj, il retient son souffle et soupire de soulagement une fois qu'elle est passée. Il reprend son chemin, mais elle l'interpelle). Ecoutez. (Il s'arrête, et elle s'approche, d'instinct, il se colle contre le mur.) Je ne sais pas si vous savez ce qu'il s'est passé hier soir avec Leonard et Sheldon, franchement je leur en veux à mort ! C'est dingue ! Ils ont osé rentrer chez moi, et ils ont fait le ménage ! Vous imaginez un truc pareil ?! -...
(Tandis qu'elle continue de parler, Raj pense à autre chose).
RAJ : (en pensée). Elle est drôlement près de moi.
PENNY : -Et ben il faisait le ménage ! Non mais attendez-
RAJ : Elle sent super bon. C'est quoi ce parfum ? Vanille ?
PENNY : -Je vais vous dire une chose ! (Elle pose son panier sur une marche). Chez moi là bas, si quelqu'un pénètre chez vous la nuit, on lui tire dessus ! Ok ? On le blesse, on lui fout la trouille. Ouais bon, c'est vrai que ma soeur a abattu son mari, mais c'était un accident, ils étaient bourrés, mais... Mais.. Qu'est-ce que je disais ? Oui-
RAJ : (toujours en pensée). Qu'est-ce qu'elle est bavarde ! Mes parents ont peut-être raison. Vaudrait mieux que j'épouse une indienne. On partagerait la même culture, ma femme chanterait à mes enfants la même berceuse que ma mère me chantait.
PENNY : - C'est évident qu'ils ont un sacré problème, mais, pour moi aussi c'est dur en ce moment, je viens de rompre avec mon petit ami et ça me fait flipper- (Raj chante dans sa tête). Mais c'est pas parce que la plupart des mecs que j'ai connu sont des enfoirés, que je dois en conclure que Leonard et Sheldon le sont aussi. Pas vrai ?
RAJ : (en pensant). Elle m'a posé une question ! Je vais faire un signe de la tête. (Il hoche la tête).
PENNY : C'est exactement ce que je pensais ! Merci de m'avoir écoutée, vous êtes un amour !
(Elle le prend dans ses bras).
RAJ : (en pensée). Oh ! Tourne ton bassin ! (Il tourne son bassin).
(Dans l'appart, Howard s'agite sur un tapis de danse interactif, tandis que Sheldon regarde. Leonard lui, est pensif.)
HOWARD : (saute du tapis, et souffle). Prend vite un mouchoir, pour essuyer ta défaite.
LEONARD : T'as gagné, t'es content ? (Il se lève et va dans la cuisine).
HOWARD : Ben c'est quoi son problème ?
SHELDON : Sa petite copine imaginaire vient de le plaquer.
HOWARD : Moi aussi je suis passé par là.
(Raj entre.)
RAJ : Bonjour. Désolé je suis en retard. Mais j'étais dans le couloir, je draguais Penny.
HOWARD : Toi ? Rajesh Koothrappali, tu as parlé à Penny ?
RAJ : A vrai dire, c'est elle qui a ... le plus parlé.
LEONARD : Qu'est-ce qu'elle a dit ? Elle est toujours furieuse après moi ?
RAJ : Ben, au début elle était fâchée mais, à mon avis, c'est parce que sa soeur a tué quelqu'un. Et ensuite elle m'a parlé de toi et, elle m'a serré dans ses bras.
HOWARD : Quoi ?! Elle t'as serré dans ses bras ? Quelle horreur, comment elle a fait ?
RAJ : (en prenant Howard dans ses bras). Comme ça.
HOWARD : C'est son parfum que je sens ?
RAJ : Oui il est enivrant hein ?
(Howard met ses bras autour de Raj à son tour, sous le regard perplexe de Leonard et Sheldon).
*********
(Leonard met un papier sous la porte de Penny, qui ouvre à cet instant).
PENNY : Salut.
LEONARD : Oh.
PENNY : Qu'est-ce que vous faites ?
LEONARD : Et ben... Ben voilà. (Il déplie le papier et lit). Penny. Tout comme Oppenheimer a regretté ses travaux sur la première bombe atomique, moi aussi je regrette d'avoir participé à ce qui fut pour le moins, une réelle erreur de jugement. (Penny sourit). Cependant, lorsqu'on fait des expériences, il est important de reconnaître ses erreurs. Certaines, telle que la découverte du radium par Marie Curry, s'est avérée scientifiquement intéressante, bien qu'elle ait agonisé dans la douleur, à cause des radiations. Un autre exemple, dans un domaine différent de recherche -
PENNY : (elle lui attrape le bras). Leonard.
LEONARD : Oui ?
PENNY : (elle le prend dans ses bras). Et si on se tutoyait ?
(Elle l'embrasse sur la joue et rentre dans son appartement. Leonard, ravi, retourne au sien, mais le regard rivé sur la porte de Penny, il se cogne contre la sienne. Puis il rentre chez lui.)
(Plus tard, Howard, Sheldon, Raj et Leonard sont dans l'appart de Penny pour lui monter son meuble).
LEONARD : Un paquet de chevilles.
SHELDON : Je l'ai !
LEONARD : Les vis cruciformes tu les as trouvées ?
SHELDON : Je les ai.
PENNY : Mais arrête, j'ai été élevée dans une ferme, j'ai réparé un moteur d'un tracteur quand j'avais 12 ans, je suis capable de monter un petit meuble suédois pour ma télé !
LEONARD : Je t'en prie, n'insiste pas ! C'est la moindre des choses étant donné que...
SHELDON : Mais étant donné quoi ? L'organisation de cet appartement ?
(Howard est occupé sur le plan avec Raj).
HOWARD : Et ben voilà c'est ce que je craignais.
LEONARD : Quoi ?
HOWARD : Ces instructions constituent une représentation pictographique très peu précise sur la façon d'assembler les éléments de ce meuble, et c'est pour ça que la Suède n'a pas de programme spatial.
PENNY : Au magasin ça m'avait l'air plutôt facile.
LEONARD : (en regardant le plan). C'est vrai, ces croquis ne riment à rien. Par exemple, possède un écran plat, du coup, tout cet espace là derrière ne sert à rien.
SHELDON : (regarde à son tour). On peut mettre sa stéréo à cet endroit là.
LEONARD : Et on la contrôle comment ?
SHELDON : (dessine sur le plan). Mais grâce à un relais à infrarouge et une photocellule à un mètre environ et voilà.
(Raj parle à l'oreille de Howard).
HOWARD : Et comment tu comptes le refroidir ?
PENNY : (en montrant le meuble). J'ai déjà fait ça.
SHELDON : Nan, une seconde Penny. (Redessine sur le plan). Avec des ventilateurs, ici, et ici.
LEONARD : Ce sera pas efficace et ça fait du bruit.
HOWARD : Un liquide de refroidissement (prend le crayon) et on peut mettre un aquarium ! Et on fixe un câble en PVC comme ça, hop là !
PENNY : (monte le meuble). Je vous assure que c'est drôlement simple ce truc !
HOWARD : Une seconde chérie, les hommes réfléchissent. (Redessine sur le plan). Le câble arrive jusqu'ici, et on met la tôle ondulée qui servira de radiateur et-
LEONARD : Montre-moi un peu, où tu mettras le tuyau et le réservoir d'eau !
SHELDON : S'il y a de l'eau, c'est évident que ça complique les choses.
PENNY : Il fait trop chaud, j'ai envie d'enlever tout mes vêtements.
(Elle attend leur réaction, ils sont penchés sur le plan, mais ne semblent pas l'entendre).
LEONARD : Oh ! Ca y est j'y suis ! Si on remplaçait les éléments A, B et F, ainsi que la barre H par une plaque d'aluminium ?
SHELDON : Oh oui ! Ca nous permettra de réguler la chaleur !
HOWARD : Parfait ! Leonard et Sheldon, vous filez tout de suite au dépôt de ferrailleur chercher six mètres carré d'aluminium. Raj et moi on ramène un chalumeau oxyacytiléné.
LEONARD : On se retrouve dans une heure ?
HOWARD : Ouais.
LEONARD : Ok.
(Ils sortent, laissant Penny avec son meuble).
PENNY : Quoi, c'est pas si mal rangé que ça !
Fin de l'épisode.